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26 juin 2019

INTERVIEW - Silvana Flores (meilleure joueuse de la Sud Ladies Cup 2019) : « Mon rêve, jouer le plus longtemps possible »

Nommée meilleure joueuse de la compétitionSilvana Flores a impressionné avec le Mexique. Sereine balle au pied et dotée d'une qualité technique, la milieu de terrain s’est confiée sur son tournoi, le football anglais en tant que joueuse d’Arsenal mais aussi plus largement sur sa vie, son avenir et sa passion pour son pays, le Mexique. Entretien avec la souriante et talentueuse joueuse mexicaine.

Silvana, tu as disputé la Sud Ladies Cup face à des équipes du monde entier, que penses-tu de cette compétition et quel est ton bilan collectif et personnel après la compétition ?

C’est dans un tournoi aussi prestigieux et difficile que la Sud Ladies Cup qu’il est important de montrer au monde entier que le Mexique peut rivaliser avec les meilleures nations. Je pense qu’on a bien commencé contre le Japon, nous étions très sérieuses et bien organisées puis on s’est relâchées et on a pris deux buts en cinq minutes. De la même manière, face à la RDP Corée, on était bien en place en première mi-temps puis on a manqué de concentration en seconde période. On doit donc apprendre à mieux gérer ces temps faibles. Le troisième match était le pire, on a joué dans des conditions très difficiles contre Haïti. Et face à la France, j’ai retrouvé le Mexique que je connaissais pendant le Mondial, où on a su imposer notre jeu.

Revenons sur ton super parcours jusqu’en finale de la Coupe du Monde U17 2018 qui a fait de vous des superstars au Mexique, avec notamment des milliers d’abonnés sur les réseaux. Quel impact ça a eu dans ta vie et as-tu l’impression que tu as changé de statut ?

C’était avant tout un rêve de participer à la Coupe du Monde sous les couleurs du Mexique. Ce n’est pas mon objectif ni ma priorité d’être suivie par des milliers de personnes ou par des recruteurs. Mon but est toujours d’aller le plus loin possible avec la sélection.

Tu as des origines britanniques, tu es née au Canada, pourquoi as-tu choisi le Mexique ?

Quand j’ai commencé à jouer avec le Canada à mes 11 ans, je pensais que ça allait être pour toute ma vie mais je me suis rendu compte que ce n’était pas un jeu que j’aimais et qui me correspondait… Je ne prenais pas de plaisir. Quand j’ai quitté le Canada pour l’Angleterre, j’ai été appelé un mois et demi plus tard par la sélection anglaise, le style m’a beaucoup plu mais finalement je ne me sens pas anglaise, j’ai peut-être un de mes aïeux qui est anglais mais c’est tout. Quand j’ai été appelé en sélection mexicaine, on m’a dit « vas-y, c’est une bonne expérience, tu vas apprendre des choses… » et je suis tombée amoureuse du pays, de la nourriture, des entraîneurs et de la sélection.

Tu n’étais pas la seule à avoir des origines au sein de la sélection, certaines parlaient espagnol, d’autres anglais... Comment communiquait et vivait le groupe ?

Nous étions toutes différentes mais il y avait une super ambiance ! Certaines filles ne parlaient pas un mot d’espagnol et d’autres pas un mot d’anglais, et à force de vivre ensemble, on arrivait à se comprendre de mieux en mieux. On communiquait très bien et c’était parfait comme ça, on était comme une famille !

« Je suis Mexicaine, ça fait partie de moi »

Tu fais partie d’une famille de footballeurs, comment cela se passe à la maison et qu’est-ce que cela t’apporte ?

Un grand esprit de compétition règne à la maison mais la concurrence est saine car on s’entraîne ensemble et on veut tous s’améliorer. Mon père est un ancien footballeur, il est très exigeant, il attend toujours le meilleur de ses enfants. Entre mes frères et sœurs aussi, mais ça reste très sain.

Quelle langue parlez-vous dans votre famille ?

Avec mes frères, je parle anglais. Avec mon père, en espagnol, mais ça nous arrive de mélanger le tout quand il nous manque un mot. Je parle mieux anglais car je vis là-bas puis espagnol après quand je suis au Mexique ou avec ma famille. Avant de me rendre au Mexique, je parlais français mais maintenant beaucoup moins donc c’est plus difficile pour moi.


Tu as connu le football au Canada, en Angleterre et au Mexique, as-tu l’impression que les Mexicains vivent le football de manière plus passionnée ?

Pour beaucoup de Mexicains, le football c’est toute leur vie et c’est cette ferveur qui m’a manqué au Canada. Je retrouve aussi cette même culture et passion du foot en Angleterre, je prends beaucoup de plaisir à jouer là-bas.

Vous aimez passionnément votre pays comme nulle part ailleurs, comment expliques-tu cet attachement si profond qu’il y a entre les joueurs et le Mexique ?

J’aime mon pays tout simplement. Je suis Mexicaine et ça fait partie de moi (sourire) !

Aimerais-tu jouer en ligue mexicaine ?

Non, car la ligue mexicaine vient de commencer et doit beaucoup s’améliorer alors qu’en Angleterre ou en France, c’est du haut niveau avec des structures professionnelles. Je préfère rester à Arsenal car le niveau est excellent et c’est le meilleur moyen pour moi de disputer des compétitions internationales comme des Coupes du Monde ou la Sud Ladies Cup.


Silvana Flores face au Japon lors de la Sud Ladies Cup 2019

Que peux-tu nous dire sur Monica Vergara, votre sélectionneure lors de la Sud Ladies Cup, une entraîneure très réputée au Mexique ?

J’ai beaucoup de respect pour Monica, c’est l’extension de l’équipe ! Elle fait partie intégrante de l’équipe, elle aime se définir en tant que membre de la sélection et les joueuses l’apprécient pour sa passion, son dévouement.

« Je rêve de jouer en France »

Tu as passé une belle saison à Arsenal en remportant la Coupe d’Angleterre, qu’est-ce que ça t’a apporté et qu’est-ce que tu attends pour l’année prochaine ?

Nous avons gagné la FA Cup mais pas la Premier League car beaucoup de joueuses sont parties en sélection et on a perdu des points à cause de ça. L’objectif sera de gagner le championnat l’an prochain. Individuellement, je veux intégrer au fur et à mesure l’équipe A et devenir capitaine de cette équipe.

Est-ce que le fait de jouer en Europe à Arsenal t’aide à avoir plus de maturité dans le jeu ?

Bien sûr que ça m’aide énormément, j’apprends déjà à ne pas avoir peur puis à jouer avec mon corps surtout dans le championnat anglais où il faut être très forte physiquement. Je n’ai pas peur de m’engager sur le terrain.

Qu’aimes-tu dans le jeu anglais ?

C’est un football à la fois très physique et technique, c’est un vrai mélange et c’est ce qui fait que le jeu anglais est complet et donc super attrayant. Jouer avec ces filles qui sentent le foot, qui savent exactement comment jouer, c’est ça que j’aime beaucoup !

Quelles sont les différences que tu observes entre le jeu anglais et mexicain ?

En Angleterre, le football se joue d’avantage au centre du terrain avec un très fort impact physique, surtout à mon poste où je suis au cœur du jeu. Je trouve qu’avec la sélection mexicaine à ce même poste, ça se ressent moins, il y a moins de pression. L’impact physique est la grande différence selon moi. C’est beaucoup plus direct en Angleterre et beaucoup plus préparé dans les actions au Mexique.

Quels sont tes projets futurs et tes rêves ?

J’espère jouer le plus longtemps possible avec le Mexique et prendre ma retraite le plus tard possible. Je veux absolument devenir professionnelle avant mes 19 ans et poursuivre ma carrière en Angleterre dans l’équipe A d’Arsenal. Plus tard, je rêve de jouer en France, à Lyon.

Tes coéquipières rêvent-elles aussi de jouer en Europe ?

Je pense que les filles ont cette envie d’aller en Europe plutôt qu’aux Etats-Unis car ce n’est pas professionnel là-bas. Le meilleur football se pratique ici, chez vous.

Propos recueillis par Amayes Brahmi, Mathieu Lauricella et Julien Philipakis

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